Source : YABILADI.COM - Publié le 27 avril 2013 - Ghita Ismaili
Et si le Festival Gnaoua d’Essaouira faisait cette année son entrée au
patrimoine mondial immatériel de l’UNESCO ? C’est en tout cas l’ambition
de ses organisateurs qui, à quelques semaines du début de ce
rendez-vous incontournable de la musique gnaouie, viennent d’en faire la
demande officielle auprès de l’organisation onusienne.
La ville d’Essaouira accueillera, du 20 au 23 juin 2013, la 16e
édition de son Festival Gnaoua et musiques du monde. Un rendez-vous
devenu désormais incontournable pour les adeptes de la musique gnaouie
et de la bonne musique en général. Pour ses organisateurs, l’évènement,
un véritable « carrefour des musiques et des cultures du monde »
devrait, plus que jamais, être inscrit dans la liste du patrimoine
culturel immatériel de l’UNESCO. Une demande vient d’être adressée dans
ce sens à l’organisation onusienne, a fait savoir, jeudi à Casablanca,
la directrice du festival Neila Tazi.
« La notoriété de ce festival et son engagement pour les valeurs de
l’universalité ont poussé les organisateurs à demander l'inscription de
la musique gnaouie au patrimoine oral et immatériel de l'UNESCO. Cela
permettra la sauvegarde de cet art, qui ne s'est jamais départi de sa
racine africaine et n’a jamais cessé de la revendiquer, et la
préservation de sa pérennité d'autant que cette musique a réussi à
attirer un public de férus des musiques du monde d'âges et de catégories
sociales différents du Maroc et de l'étranger », explique la
responsable, citée par la MAP.
La directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova, a d’ailleurs
répondu par courrier aux organisateurs. Aucune réponse positive à leur
demande ne leur a encore été communiquée. Une ambition qu’ils espèrent,
toutefois, « se voir réaliser en 2014 ».
Hommage à trois mâalems disparus cette année
Côté programmation, la 16e édition du Festival Gnaoua d’Essaouira
restera fidèle à sa vocation. « Le principe même du festival est
d’avoir, malgré tous les changements qu’on puisse y apporter, les
gnaouas en têtes d’affiche », a rappelé le Mâalem Abdeslam Alikane,
co-directeur artistique du festival, lors de la conférence de presse.
Seront sur scène, notamment, les Mâalems Saïd Kouyou, Omar Hayat,
Abdelkébir Merchane, Mahmoud Guinea, Rachid Hamzaoui, Abdellah El Gord,
Abdellatif El Makhzoumi et Fathallah Chaouki.
L’édition 2013 sera, surtout, marquée par un hommage spécial qui sera
rendu à trois grandes figures de la musique gnaouie, disparus cette
année. « Le maestro du groupe légendaire Nass El Ghiwane Abderrahmane
Paco, le grand maitre gnaoui Chérif Regragui et Mâalem Abdellah Guinea
seront consacrés à titre posthume dans leur ville natale Essaouira »,
annoncent les organisateurs.
L’autre concert à ne pas manquer est celui de Youssou N’Dour.
L’auteur-compositeur, interprète et musicien sénégalais, actuellement
ministre du Tourisme et des Loisirs, mettra en pause ses activités
politiques pour venir se produire à Essaouira. L’artiste sera sur scène
le samedi 22 juin, sur la place Moulay Hassan, aux côtés de trois autres
géants de la scène africaine à savoir, le bassiste camerounais Richard
Bona, le Mâalem marocain Hamid El Kasri et le batteur algérien Karim
Ziad, également co-directeur artistique du festival. Outre les concerts,
le public pourra aussi prendre part à un forum, organisé avec le
soutien du Conseil national des droits de l'Homme, sur la thématique
« Sociétés en mouvement, jeunesses du monde ». Parmi les intervenants
prévus, le président de la Chambre des représentants Karim Ghellab.
Rendez-vous alors du 20 au 23 juin, à Essaouira.
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